impulsado de la tierra al cielo / foto performance / tríptico de fotos analógicas tomadas por Elia Nedkov / impresión lambda, 200 x 160 cm / 2025

La performance fotográfica Impulso de la tierra al cielo es un tríptico realizado con una cámara de gran formato en la cadena montañosa de la Tramontana, en la costa norte de la isla de Mallorca. Marca los tres tiempos de una acción.
Esta obra tiene su origen en la voluntad de responder a una pieza de 1995 de Ai Weiwei, Dropping a Han Dynasty Urn, en la cual el artista deja caer al suelo un antiguo jarrón de cerámica para destruirlo.

En 2020 realicé un cambio profundo en mi vida, eligiendo emancipar mi reflexión y mis acciones de un pensamiento exclusivamente antropocéntrico. Para ello, tomé un tiempo sin producir nada, dedicándome por completo a trabajar mi presencia en relación con el entorno. Esta obra, realizada en mi lugar de vida, es un compartir y una invitación a esta experiencia.

La obra de Ai Weiwei muestra los límites del ser humano antropocentrado, que utiliza la civilización humana como única referencia para criticarla, gesto ilustrado por la acción de romper su propia historia (su memoria), para contar otra nueva ?
El sujeto de su obra sufre fatalmente las leyes de la gravedad, como si el destino humano se limitara a una visión terrestre.

En mi performance, mi cuerpo está completamente comprometido al servicio de la tierra para ayudarla a emprender el vuelo; estoy allí para arrancarla del suelo y acompañarla en un movimiento hacia arriba, un movimiento a la vez elemental y espiritual.
La obra se realiza en un contexto que reúne tres elementos, la tierra, el aire y el agua. El elemento ausente es aquel que más ha marcado la evolución humana: el fuego.
Para realizarla, convoqué una simbiosis, una energía: mi cuerpo conectado al suelo, mis manos sosteniendo la tierra, receptoras y emisoras de energía terrestre. Siento la presencia de los elementos, y el gesto que sigue nace de esta colaboración.

El paisaje que me rodea es abierto, infinito, y hace resonar esta acción, a diferencia de la obra de Ai Weiwei, que utiliza como fondo un muro de ladrillos, cerrando el espacio con un signo de nuestra sociedad industrializada.

Al igual que en mi performance Escultura adventicia en 2022, que marcó un punto de inflexión en mi investigación, la arcilla ya no está cocida ni modelada en un objeto útil o agradable para el ser humano: es simplemente manipulada fresca, viva.
Cocida, la tierra queda aprisionada en una forma de manera inmutable. La historia de la humanidad está escrita en la arcilla desde tiempos inmemoriales.
Cruda, es un elemento vivo, un potencial infinito.

¿Qué ocurre hoy? ¿Qué relación mantenemos con la tierra?

Si, en un primer momento, la mirada dirigida a este tríptico se siente atraída por la figura humana que lo habita, luego aparece una visión más amplia que relega al ser humano al papel de portador de un elemento. Una visión que nos invita a explorar lo que nos rodea, aquello que precedió la vida humana en este planeta, y a interrogarnos sobre nuestra presencia en nuestro entorno y nuestra manera de acoger a los vivos.

Si esta obra tiene su origen en la respuesta a otra obra, finalmente se aleja de ella para llevarnos a lo esencial:
¿queremos comprometernos hacia una simbioscena? ¿Y qué implica esto?

Houria, diciembre de 2025, Banyalbufar

La performance photographique Impulsion de la terre au ciel est un triptyque réalisé à la chambre grand format dans la chaîne montagneuse de la Tramontane, sur la côte nord de l’île de Majorque. Il marque les trois temps d’une action. Cette œuvre trouve son origine dans une volonté de répondre à une pièce de 1995 d’Ai Weiwei,  Dropping a Han Dynasty Urn dans laquelle l’artiste laisse tomber au sol un vase en terre cuite ancien afin de le détruire.

En 2020, j’ai opéré un changement profond dans ma vie, choisissant d’émanciper ma réflexion et mes actions d’une pensée exclusivement anthropocentrique, pour cela, j’ai pris un temps sans rien produire me consacrant entièrement à travailler ma présence en relation avec l’environnement. Cette œuvre, réalisée sur mon lieu de vie est un partage et une invitation à cette expérience.

L’œuvre d’Ai Weiwei montre les limites de l’homme anthropocentré, qui emploi la civilisation humaine comme référence unique à une critique d’elle-même, illustrée par le geste de briser son histoire (sa mémoire) , pour en raconter une nouvelle?
Le sujet de son œuvre subit fatalement les lois de la gravité, comme si la destinée humaine se limitait à une vision terrestre.  Dans ma performance, mon corps est entièrement engagé au service de la terre pour l’aider à prendre son envol, je suis là pour l’arracher au sol et l’accompagner dans un mouvement vers le haut, un mouvement à la fois élémentaire et spirituel. L’œuvre est réalisée dans un contexte réunissant trois éléments — la terre, l’air et l’eau. L’élément absent est celui qui a le plus marqué l’évolution humaine : le feu.
Pour la réaliser, j’ai convoqué une symbiose, une énergie : mon corps, connecté au sol, mes mains portant la terre, réceptrices et émettrices d’énergie terrestre. Je ressens la présence des éléments, et le geste qui suit naît de cette collaboration. Le paysage qui m’entoure est ouvert, infini, et fait résonner cette action à l’inverse de l’œuvre d’Ai Weiwei qui utilise comme fond un mur de briques, condamnant l’espace avec des briques en terre cuite, signe de notre société industrialisée.

Comme dans ma performance Sculpture adventice en 2022,  qui a marqué un tournant dans ma recherche,  l’argile n’est plus cuite ni façonnée en un objet utile ou agréable pour l’homme, elle est simplement manipulée fraîche, Vivante.  Cuite, la terre est emprisonnée dans une forme de manière immuable. L’histoire de l’humanité est écrite dans l’argile depuis la nuit des temps, crue elle est un élément vivant et un potentiel infini.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Quel rapport entretenons-nous avec la terre ?

Si, dans un premier temps, le regard porté sur ce triptyque est attiré par la figure humaine qui l’habite, une vision plus générale apparaît ensuite, reléguant l’homme au rôle de porteur d’un élément, une vision qui nous invite à explorer ce qui nous entoure, ce qui a précédé la vie humaine sur cette planète et à nous interroger sur notre présence au sein de notre environnement et sur notre manière d’accueillir les vivants.

Si cette œuvre trouve son origine dans la réponse à une autre œuvre, elle s’en écarte finalement pour nous ramener à l’essentiel :
voulons-nous nous engager vers une symbioscène ? Et qu’est-ce que cela implique ?

Houria, décembre 2025, Banyalbufar

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